Travailleurs de l'entreprise Vhicoa en grève

Le même jour que l'assemblée des travailleurs à Sidor, nous nous rendons avec la délégation syndicale de Sidor rendre visite aux travailleurs de Vhicoa. Nous retrouvons une centaine de travailleurs surtout des jeunes devant l'entrée.

Vhicoa est une entreprise américaine. 830 personnes travaillent dans la construction métallique de haute qualité : structure en acier du 3ième pont au dessus de l'Orénoque, pompes géantes pour l'industrie pétrolière (+ de 10m de long, 240 tonnes), tankers pour le pétrole, etc. Elle exporte au Honduras, au Nicaragua, au Brésil, au Mexique. Mais aussi en Ukraine et aux Etats Unies etc. L'entreprise fait partie des 3 plus grandes constructeurs métallurgique d'Amérique Latine.

Les travailleurs de Vhicoa sont en grève depuis 41 jours. Les travailleurs ont crée leur propre syndicat récemment, mais n'ont pas d'indémnité de grève. Ils gagnent 400 Bolivars par mois, soit 130 euros. Alors que le salaire minimum est à 790Bf par mois (260 euros). L'entreprise ne paie pas la sécurité sociale. Les travailleurs nous expliquent qu'ils sont 630 contractuels. Souvent pour un maximum d'un an. Un travailleur d'une quarantaine d'année nous dit qu'il travaille depuis 11 ans avec des contrats temporaires.

Les travailleurs revendiquent Le respect des salaires minimums, augmentation des contrats fixes et une reconnaissance syndicale.

Nous demandons si il n'y a pas une inspection social qui intervient quand la loi n'est pas respecté. Ils nous répondent que l'inspection social existe. Mais ils n'ont pas de pouvoir sur les entreprises et les juges sont au main de la droite et n'interviennent pas dans les conflits sociaux.

Luis, le délégué syndical de Sidor nous explique : « La lutte des travailleurs de Sidor a fait boule de neige. Maintenant, des entreprises de Guyane réclament leurs droits: Coca-Cola, Vhicoa, etc. A Sidor, les travailleurs ont triomphé. Le pays cherche une solution pour les autres entreprises. A Sidor, nous appuyons tous les travailleurs. C'est pour cela qu'on est là aujourd'hui pour soutenir ceux de Vhicoa. »

Nous interviewons un jeune de l'entreprise: « Dans notre équipe, on travaille à deux pauses, une de 7h à 19h et une autre de 19h à 7h. En moyenne nous travaillons 44h par semaine. L'entreprise fonctionne 7 jours sur 7.»

Antonio, le délégué principal de Sidor explique : « Ici, c'est le capitalisme néo-libéral qu'il y avait avant à Sidor. Il n'y a aucune attention sociale ni pour les travailleurs, ni pour leur famille. Nous allons rencontrer le ministre du travail pour dénoncer la situation. Nous revendiquons pour les travailleurs de Vhicoa: une aide sociale pour la famille, une revalorisation des barèmes, des droits syndicaux dans l'usine (élections syndicales) et de meilleures conditions de travail. Le processus socialiste qu'on connaît dans le pays doit se préoccuper des travailleurs. C'est un droit inscrit dans la constitution. »

Un autre délégué dit: « C'est important d'être conscient que tous les travailleurs font partie d'une même classe. Nous dénonçons la force armée du patron qui a été déployée contre les travailleurs. C'est important de bien s'organiser, d'être solidaire avec les autres entreprises. »

Antonio explique au travailleurs de Vhicoa comment continuer la lutte : « Vous devez contacter la presse, avertir l'opinion publique. Il faut pousser à une médiation avec le ministre. Il faut développer la solidarité avec d'autres entreprises. »

Un groupe armée contre les travailleurs ?!

Une jeune nous raconte : « Il y a 20 jours, un « syndicat » patronal de la construction Muraya Roja est venu à 40 personnes (avec 40 voitures), armés et payés par le patron. Ils voulaient nous faire reprendre le travail. Encore aujourd'hui, 2 fois par jour, des types viennent harceler les gens. Ils sont payés 3 fois plus que nous et ne sont même pas de l'entreprise.

Tous les messages de solidarité avec les travailleurs de Vhicoa peuvent être adressé à elcoguito81@hotmail.com (travailleurs de Vhicoa) et jonisalfredo@gmail.com (porte parole du syndicat chez Sidor).