jeudi 12 juin 2008

La route vers le paradis

Après notre nuit à Cumana nous partons pour la péninsule de Paria, pas loin de l'endroit ou Christophe Colomb a mis les pieds sur le continent. Nous allons au terminal pour prendre le bus vers Carupano. Nous y rencontrons deux allemands qui attendent également le bus, seuls occidentaux vus dans cette région. Mais vu l'heure nous risquons de ne pas arriver à destination ce soir. Un taximan nous propose de nous y amener en 3 heures, pour un prix pas trop élevé. Après un arrêt à la pompe à essence, la route longe le golfe avec en face la péninsule de Araya, qui protège le continent de la mer des caraïbes avec ces collines au climat aride. Ici l'activité principale est la pêche. Plusieurs entreprises mettent le poisson en boite et les exportent entre autre aux États-Unis et en Espagne. Sur le bord de la route on voit des artisans qui construisent des petits bateaux de pêche en bois.


On traverse un paysage assez sec avec des cactus géants, quelques palmiers et des petites maisons fragiles le long de la route. On voit souvent des zones brûlées où les gens tentent de cultiver quelque chose. Le nombre de casse-vitesse sur cette route est impressionnant, mais ils permettent à des hommes et des femmes de vendre aux voitures qui ralentissent, des galettes de maïs et des boules de riz faites maison. Assez étonnants aussi sont les différents postes de contrôle. Serait-ce pour le trafic de drogue qui fleurit à partir des îles (Trinidad, ...)? A la fin de notre trajet nous apercevons même une lagune avec plein de flamands roses.

Arrivés à Rio Caribe, la dernière et certes la plus belle étape nous attend avant notre destination. Le buseta est un pick-up aménagé pour transporter 15 personnes. On part lorsqu'il est complet. On vérifie chez notre voisin qu'on nous propose le même prix. C'est bon, on est parti pour une heure de route. Une vraie excursion cette fois. On passe d'un climat sec vers une vraie forêt tropicale. On sillonne une route, à travers les collines, qui est bordée de petites maisons. Ici les poules et les cochons courent librement autour de la maison. Chaque maison a une ou deux mules. Les enfants se lavent dans les ruisseaux. Des cocotiers, des bananiers et les premiers cacaoyers. Les fèves sèchent au soleil devant la porte. Pour arrêter la buseta? On crie un bon coup et on tape sur le côté de la camionnette.

Du dessus on aperçoit par ci par là les premières plages et enfin ... San Juan de la Galdonas ! Ca c'est les vacances au paradis. Imaginez: un village de pêcheurs, une plage de sable blanc, des palmiers et la posada qui nous accueille perchée sur un petit rocher avec des terrasses qui offrent une vue à 180°. On ne discute plus sur le prix, on est les seuls touristes. Une heure nous reste pour plonger dans la mer à côté des pélicans qui pêchent le poisson en plongeant. Ensuite un rhum au coucher de soleil pour nous mettre en forme pour un savoureux repas. Manuel et sa femme nous ont préparé une excellente soupe au pois, suivi de poisson frit, accompagné d'un jus de mangue frais. On mange pendant que les derniers pêcheurs rentrent leurs filets et déchargent leur butin du jour.

« Es un caracol! »
Après le repas le patron Eduardo nous rejoint avec un verre de rhum en main (et cinq dans le nez) pour jouer au Rummikub. Avant d'aller au lit encore une petite douche. Mais comme il n'y a plus de pression dans les conduites du village il faut actionner la pompe. On est à la fin de la saison sèche. Il y a des problèmes d'approvisionnement d'eau. Malheur pour Antoine quand soudain l'eau s'arrête. Il a les cheveux pleins de shampooing. Eduardo vient inspecter les lieux et son verdict est aussi direct qu'improbable: « es un caracol! ». On n'a pas réussi à trouver la limace dans le pommeau de douche et Antoine est forcé de rincer ces cheveux avec l'eau de la bassine. Enfin nous voilà tous au lit avec le bruit des vagues pour nous endormir.

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