vendredi 6 juin 2008

À quoi ressemble Caracas ?

[Photo: palais de Miraflores et la chaîne de montagne El Avila en fond]


Caracas est une ville qui bouge énormément. Les piétons, les 4x4 blinquantes, les vieilles voitures américaines cabossées et rouillées, les moto-taxis s'y frôlent anarchiquement, dans les carrefours plus ou moins dirigés par le sifflet bitonal d'un policier motivé, qui doit faire attention à ses bouts de pieds.

Une chose est certaine : la ville vit. La journée, pas une seule rue n'est vide. Pas un seul moment n'est silencieux. N'importe quel Caraqueño vous le dira : un coup de klaxon n'a jamais fait de tort! Cela aide à fluidifier le trafic, c'est indéniable. Cela sert à dire qu'on va passer, qu'on veut passer, à s'impatienter, à patienter, et à embellir la ville. Qu'y a-t-il de plus beau qu'un concert de klaxons mêlé aux sifflets (style carnaval de Rio!) des policiers et des cris des chauffeurs de motos ? Quoi de plus poétique qu'un feu rouge brûlé à du 2 à l'heure (la nuit ça monte à 50 à l'heure, style rallye) ? Qu'une bande d'arrêt d'urgence utilisée comme bande de circulation ? Qu'une moto roulant à contresens dans un boulevard à sens unique ? Qu'une voiture sans phare la nuit ?

[Photo: les empenadas...!]





Il semble ne pas y avoir de priorité ici. Mais ce n'est qu'une apparence. Car l'expérience nous montre que les motos ont priorité absolue. Sur les piétons, les voitures, les bus, et ce quelque soit la couleur du feu. Ensuite viennent les 4 roues qui respectent les feux tant qu'il y a des véhicules à laisser passer. Enfin les piétons sont tenus de faire gaffe à leurs fesses. Les passages cloutés étant réduits à de l'art urbain : d'aucune utilité ou signification particulière.
Malgré cette apparente loi de la jungle routière, les Caracaños sont très disciplinés. Dans le métro, par exemple, les gens font la queue. Les jeunes cèdent leurs places aux plus âgés ou aux mamans. Et même lorsqu'on est serrés contre des soufflés à la silicone, il y a très peu de bousculades, et beaucoup de politesse.
Un autre fait frappant, c'est que les gens nous interpellent tout le temps sur la politique du pays, du monde.




[Photo: Centre commercial du quartier chic]













[Photo : rue du centre de Caracas]

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