jeudi 19 juin 2008

1000m de dénivelé positif

À peine étions-nous arrivés chez Michel que ce dernier nous propose quelques excursions pour demain. Nous optons pour une randonnée de 2 jours. Un aller-retour de San Rafael à Tisure, en passant par un col.

Jeudi matin, vers 8h30, nous rencontrons Onías Rivera, notre guide. Cet agriculteur de 40 ans cultive, entre autres, des plantes médicinales.En chemin, entre les quelques champs labourés à la charrue, il nous montre diverses plantes sauvages locales, parfois aromatiques, quelques fois comestibles. Le chemin longe la rivière et grimpe le flanc de la montagne, où nous croisons quelques vaches et chevaux laissés en pature sauvage. La montagne regorge de sources et de ruisseaux. L'eau est pure et cristaline. Nous devons faire des haltes régulières. À cette altitude, et avec nos sacs, nous avançons lentement, et nous fatiguons assez vite. La marche a débuté à 3200m, dans le village de San Rafael. Nous atteignons la Ventana (le col) au bout de 6h. Là-haut, à 4200m d'altitude, nous devinons la plaine des llanos, mais il y a quelques nuages qui obstruent la vue à travers la fenetre.La descente est beaucoup plus rapide. Mais depuis le col, Antoine a des nausées. Nous craignons de voir revenir son repas de midi à chaque lacet.
Arrivés à Tisure (3200m), deux fermiers nous accueillent dans un refuge construit par Juan Felix Sanchez, un paysan artiste et batisseur, selon une technique qui lui est propre : maçonnerie de pierres sans mortier.Un feu au milieu de la pièce, qui cuit des arepas et qui chauffe de l'eau. Ceux qui peuvent avaler quelque chose mangent des arepas, des cachapas, des avocats, du saucisson. Antoine est fébrile à coté du feu avec 2 gros pulls en laine, la tete dans ses mains. Le sort de notre camarade est plein d'incertitudes.
Onías sort deux poignées d'herbes de son sac. Il les trie et les jette dans la casserole d'eau bouillante. Il nous sert une tasse de thé, d'où s'échappent des éffluves de calendula, de thym, et d'autres aromes inconnus. La potion magique a un effet thérapeutique immédiat sur Antoine. Il retrouve son appétit, sourit a nouveau, et passera une nuit paisible, comme Seb et moi. Nous passons la nuit en tente, sous un ciel éclairé par 1000 étoiles et 300 lucioles. Onías dort dans le refuge, sur une peau de vache posée sur un sommier de branches. La nuit n'est pas très froide, malgré l'altitude.
Le lendemain, nous reprenons le chemin en sens inverse. L'ascension est plus rapide mais tout aussi fatiguante. Au sommet, Onías et moi mangeons avec un appétit vorace. Je découvre qu'il mange les oeufs dur entiers : avec la coquille ! (mieux que les kiwis avec la peau, hein).
Antoine et Seb ne parviennent à avaler qu'un biscuit. Ils se rattraperont plus bas. Je suis surpris de découvrir que je supporte assez bien cette altitude sans période d'aclimatation. Pendant toute la descente Onías remplit un sac avec les déchets qu'on trouve sur le chemin.
En bas, à San Rafael, nous saluons Onías après une Polar ou deux. On a plein de paysages dans les yeux, et plein de crampes dans les mollets. Ce soir, Michel semble nostalgique de la Belgique, il nous invite à manger un ... steak-frites-salade bien de chez nous.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

wouaww, c'est fantastique votre périple!!

Je vous envie, bisous

Anonyme a dit…

Vous expliquez ça d'une façon extraordinaire, je suis pendue à votre blog tout les jours!!

Anonyme a dit…

N'oubliez pas de me ramener un petit sac d'herbes des paysans locaux.
Vous leur demandez un remêde pour "un ami qui s'embête quand il sort au Fuse..."

David Leunen a dit…

pas de problème Ben. J'espère que tu apprécieras beaucoup mieux les beats du Fuse avec 5g de calendula dans le sang.

Anonyme a dit…

Grandiose votre randonnée ! grand air, paysage à couper le souffle, simplicité des choses, c'est ça la vrai vie...