mardi 22 juillet 2008

Expédition médicale au Pérou

Salut tout le monde,

Tout le monde va bien ici, nous ne manquons de rien. Afin, c'est vrai jusqu'il y a une semaine. Je me retrouve depuis jeudi à la clinique privé San Pablo à Lima. Que c'est il passé?

Lors de notre aventure sur le sommet du Chopicalqui j'ai contracté des gelures aux grands orteilles. Les raisons sont multiples. Mes chaussures, les Sportiva Nepal Top Evo avec guêtres Berghaus, était un peu trop serré avec la double paire de chaussettes. Le sang a eu du mal à circuler et nous avons marché pendant des heures dans le froid de la nuit et dans la neige. Il y a 20 ans j'ai subi une opération aux grands orteilles et ça fragilise le corps. Quand j'ai enlevé mes chaussures au camp d'altitude ils étaient tout bleu. La descente le lendemain de 5600m à 4200m avec ces mêmes chaussures et un sac de 20kg étaient un vrai calvaire, ça picotait tout le temps. Nous sommes donc aller voir l'hôpital à Caraz. Le médecin urgentiste m'a donné un antibiotique et un anti-inflammatoire et m'a conseillé 5 jours de repos avec les pieds en l'air. Nous sommes aller consulter internet au sujet des gelures et non confiant de l'analyse du médecin nous sommes partie le lendemain à l'hôpital de Huaraz.

Exemple d'une blessure identique:

http://expebolivieperou.canalblog.com/archives/photos_de_gelures/index.html



Hôpital d'état d'Huaraz

Ici, admission après paiement. Heureusement les 5 sols ne sont pas chère pour notre bourse européenne. J'ai commencé à paniquer vraiment quand l'infirmière et le médecin ont regardé mes blessures: « Esta muerte ». Plusieurs personnes sont venu voir les orteilles sans les toucher. Bizarre. Après une demi-heure de plus on nous fourni une ordonnance avec une quinzaine de produits. On n'y comprend rien. Il faut aller à la pharmacie de l'hôpital pour acheter se qu'ils ont en stock, sinon il y a trois pharmacies à l'extérieur pour le reste. Jean-Luc et Chantal partent à la recherche. De quoi s'agit il? Des gants pour le médecin, le baxter et les tuyaux, le tape et les compresses, ... Dans cette hôpital il n'y a rien, en dehors des lits et des draps de lits. C'est le service de base offert à la population. A côté de moi une jeune fille, je crois qu'elle a fait une fausse couche pendant que je suis là, du sang partout par terre. De l'autre côté un vieux qui crache se qui lui reste de ces poumons. On sent la lassitude du personnel qui doit travailler sans moyens. En attendant Markus prend contacte avec l'assurance pour couvrir les frais. Gregory part chercher quelque chose à manger.





Finalement le médecin en charge dit que pour recevoir un traitement correcte il faut aller à Lima. A-t-on la possibilité d'y aller? Par bus, demain? N'avez vous pas d'ambulance? Oui, mais il faut payer. Combien? Une demi-heure plus tard on apporte la réponse. Il existe une ambulance à 1300 soles sans équipement et une autre à 1800 soles avec tout ce qu'il faut. Allez, on opte pour le service minimum, je ne risque quand-même pas une crise cardiaque pendant le trajet. Mais il faut y aller sans tarder. Ahum. Jean-Luc et Chantal repartent donc en ville pour retirer l'argent nécessaire.


Une fois de retour, nous sommes déjà là depuis 3 heures environ, le chauffeur de l'ambulance a disparu. Il faut en trouver un autre. Une heure plus tard on en trouve un. Il veut être payé à l'avance pour la course. 350 soles, c'est plus que la paie mensuel d'un paysan. Mais bon, il faut encore retrouver le médecin qui nous accompagnera à Lima. Je salue Gregory, Jean-Luc et Chantal. Markus m'accompagne. Nous partons finalement à 18h de Huaraz.

Ambulance pas commun, médecin très sympathique

Ce pick up des années 80 n'avait effectivement aucun équipement, même pas des amortisseurs adéquats pour subir la route accidenté entre Huaraz et Lima. Markus a essayé de dormir assis, couché sur les deux banquettes à côté de moi, par terre. Mais les chocs permanents nous ont gardé éveillé pendant les 8 heures de trajet.



Le médecin qui nous accompagne nous explique qu'il termine une spécialisation de 3 ans en chirurgie. Il accompagne les ambulances pour arrondir les fins de mois. Même s'il dit que les péruviens deviennent médecin pour le fric ou pour aider les autres, il ne gagne pas beaucoup d'argent à l'hôpital de l'état. Sa femme est infirmière et gagne environ 250 soles par mois, identique donc aux paysans qui viennent à la consultation. Et avec les horaires décalés en prime. Il a une fille de 9 ans et ils espèrent qu'elle devient dentiste, «pour qu'elle ne subira pas des horaires de travail comme nous ». Il est originaire de Arequipa, dans le sud. Ils sont venu habiter à Huaraz pour le travail et s'y plaisent bien. Il a été frappé par la pauvreté dans son pays lors de son stage en médecine. Il a travaillé dans un petit hameau dans la montagne ou tous les enfants souffraient de sous-alimentation. Il sent que son pays va mal et il trouve que l'on devrait beaucoup plus développer l'industrie pour s'en sortir. Il rêve de venir une fois avant sa mort en Europe pour voir Paris, «le berceau de l'histoire ». Je lui répond que nous sommes venu au Pérou pour découvrir l'histoire de son continent. C'est aussi important que la révolution française.

Cette rencontre permet d'oublier un peu les tracas des orteilles et à 2h du matin nous arrivons à l'hôpital San Pablo.


La clinique privé San Pablo

Rentrer dans une clinique privé est un peu déroutant. Aux urgences, on ne demande pas pourquoi on vient, mais avec quoi on va payer. Ici, nous sommes à Sucro, le quartier le plus chique de Lima. Les maisons sont entouré de murs et de barbelés. Des gardes privés tiennent les entrées. Nous remercions notre ami le médecin et assumons un acompte de 400 soles pour rentrer. Plus tard, on nous donnera même une facture pro forma de 4.500 soles, qui sera couvert par mon assurance privé, bien entendu.



Il y a au Pérou trois systèmes de soins de santé. Les gens qui n'ont pas de revenu peuvent obtenir une carte SIS. Celle-ci permet un accès aux soins dans les hôpitaux de l'état (voir plus haut), organisé par le ministère de la santé. Les travailleurs cotisent à un système comme la sécu chez nous, appelé « la Salud ». Elle donne droit à des services supplémentaire dans ces mêmes hôpitaux. Ces hôpitaux son souvent bondé, c'est pourquoi je suis d'ailleurs renvoyé dans une clinique privé. Celle-ci forment le troisième niveau, réservé aux gens qui peuvent se permettre une assurance privé. Ici, pas de service d'urgence surchargé, du personnel en suffisance. On peut comparer les installations aux hôpitaux public en Belgique.



Traitement en caisson hyperbare


A partir de jeudi je subis un traitement en caisson hyperbare, pendant une heure et demi, deux fois par jour. La chambre hyperbare permet de respirer de l'oxygène pur (seulement 21% dans l'atmosphère) alors que la pression est augmenté à l'aide d'un compresseur. On reçoit donc 15 fois plus d'oxygène que par la respiration normale. Ce traitement est utilisé pour traiter de multiples maladies (amnésie sévères, scléroses, inflammations ou oedèmes, Parkinson, paralysies partielles, ...). Mais il sert aussi pour faciliter la cicatrisation. Il y a donc énormément d'américains qui viennent ici pour faciliter leur guérison après une chirurgie esthétique, à bas prix en plus (35$ par séance). Le traitement est reconnu aux Etats Unies et au Canada, mais il semble y avoir des réticences en Europe.



Je suis donc cloué à ma chambre d'hôpital jusque jeudi au moins. Les orteilles évoluent bien et je devrais pouvoir continuer ma route à partir de vendredi avec Aurine, vers la Bolivie. En attendant, Jean-Luc et Chantal sont partie vers Huancayo pour faire deux jours de VTT. Markus et Gregory sont retourné à Caraz pour rajouter un sommet ou deux à leur palmarès. Vous auriez bientôt de leurs nouvelles sur le blog.








3 commentaires:

Unknown a dit…

Quelles aventures! Nous avons été très contents d'avoir des nouvelles.Heureusement que tout se termine bien.Nous souhaitons à Sebbe un excellent rétablissement. Nous serons très heureux de revoir Jean-Luc et Chantal samedi qui nous raconterons vos exploits, vos aventures et mésavenures. Nous attendons encore de vos nouvelles au sujet des 5000 m et des escapades en VTT. Nous espérons que vous vous portez tous bien. M-P et Robert.

Anonyme a dit…

Hallo Sebbe, bon courage dans ces moments difficiles. Il n'a pas beaucoup de gens qui peuvent dire que la photo de leurs orteilles est sur le WEB !! Tu arrive toujours a faire quelque chose de special ! J'espere que tu vas mieux et que tu te retablis le plus vite possible car tes collegues t'attendent pour continuer ce merveilleux voyage . Comme je vois tu as toujours le bon moral. A plus.
Rene (collegue Systemat)

Anonyme a dit…

salut,
C est Raphael et Emilie - de Ciudad Bolivar -. Nous sommes en Colombie et on a bien rigolé de voir ta tronche dans le caisson !! On a moins rigolé qd on a vu la tronche de tes orteils par contre...
Suerte pour la suite, reste sur la plage la prochaine fois !!

bise