mercredi 13 août 2008

Uyuni en attendant l'essence

Après Potosi, nous partons en autocar vers Uyuni. Uyuni est à 271km et pourtant le trajet va durer 7 heures. La route de sable nous amène dans un paysage désertique et il nous faut même sortir une fois du car pour éviter qu'il s'enfonce définitivement dans le sable.

Uyuni ne serait qu'une triste ville minière si elle ne se trouvait pas à côté du plus grand lac salé du monde, les Salars de Uyuni, première attraction touristique du pays. La ville ne possède que quelques cafés et restaurants pour divertir les étrangers. La plupart, comme nous, font juste étape avant de repartir en 4x4 dans les larges espaces au sud de la ville.

Nous devions donc partir le lendemain de notre arrivée, sauf que ... les entreprises d'hydrocarburants, non contents du résultat du référendum (lisez victoire pour le président Evo Morales), ont décidé de bloquer l'approvisionnement en essence de Potosi à Uyuni. C'est dire le respect de la part des entreprises pour des décisions démocratiques. A la pompe à essence attendent des autocars, des 4x4 et des camions de marchandises. Ainsi on fait du sabotage économique pour faire pression sur la politique. Et ce n'est pas le seul signe du monde économique. Dans le journal El Potosi, la Fédération des Entreprises Privées de Potosi a fait mettre une publicité sur la première page disant « Autonomia, SI para Potosi », alors qu'ici la population à voté massivement pour la politique d'unité du président (81%, et même 94% dans les zones rurales).

Dans l'attente de bonnes nouvelles pour repartir demain nous faisons le tour de la ville avec nos nouveaux compagnons de voyage colombiens Angel et Alexandra. C'est fait en ... une demi-heure.





Au soir nous rencontrons le responsable du syndicat des mineurs. Il y a plus de 15.000 mineurs au sud de Uyuni. Il nous donne plein de documentation sur leurs campagnes et réalisations. Sur le problème avec les entreprises d'hydrocarburants il explique: « ils ne sont pas d'accord avec les taxes levées par l'Etat et craignent une plus grande nationalisation du secteur. Notre gouvernement sera obligé d'aller plus loin effectivement, jusqu'à nationaliser la distribution pour garantir la bonne conduite de l'économie. »

Sur ces bonnes paroles nous allons manger une bonne pizza au four et espérons que l'essence arrivera demain pour partir pour trois jours s'en mettre plein la vue de merveilles naturelles.


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