jeudi 7 août 2008

24h dans la ville de Cuzco

Après 23 heures de bus, nous arrivons enfin à Cuzco. Tous les deux les pieds gonflés comme des ballons et moi malade du voyage. Il fait un froid de canard le soir. Les sacs de couchage hivernaux sont bien utiles, même à l'hôtel.



Q'ozqo signifie « nombril du monde » en quechua. C'est ainsi que les Incas appelaient la capitale de leur empire. Cette ville est magnifique et on comprend tout de suite pourquoi tous les touristes passent par ici.





Le matin le soleil est radieux et nous commençons par découvrir le centre ville. Sur la plaza de armas une petite pancarte rappelle qu'ici furent exécutés les dirigeants incas, Tupac Amaru et son petit fils Tupac Amaru II, qui organisèrent les premières insurrections indiennes contre les colonisateurs espagnols. Des églises bordent la place.





Devant l'église de la compagnie de Jésus le syndicat national des travailleurs administratif de l'éducation manifeste. Ils réclament depuis un an des négociations sur une augmentation salariale pour les 5.000 travailleurs. Face au refus du dialogue par le ministre, ils ont entamé une grève il y a un mois. Ce jour-là, ils durcissent les actions en absence d'ouverture des négociations. Deux activistes se sont attachés aux portes d'entrée du ministère à Lima.




Nous passons dans les ruelles où les constructions incas ont été sauvegardées, dont la fameuse pierre à 12 coins.














Partout dans la ville nous voyons des drapeaux arc-en-ciel. Il n'y a pourtant pas de gay pride, c'est le drapeau de drapeau de l'empire Inca, surnommé le pays des quatre directions.





L'après-midi nous partons avec une agence à la découverte de quelques églises et sites archéologiques. Première halte: la basilique. En 1538 les colonisateurs ont commencé la construction après avoir démoli les temples incas sur cette place. Je n'ai jamais vu autant d'or dans ma vie! Tout l'or a été pris dans les anciens temples et recouvre les ornements. Une relique sur roues de 1200kg d'argent sort une fois par an pour la procession. Malheureusement on ne peut pas prendre des photos pour vous montrer ce vol dégoutant. Dans les catacombes de la basilique repose Garcilaso de la Vega, un historien inca (moitié espagnol) qui écrivit un livre détaillé sur la vie des incas et qui inspira Tupac Amaru dans sa lutte contre les colonisateurs. D'innombrables peintures religieuses dont certaines sont attribuées à Antoon Van Dijck.




Je demande au guide d'ou vient tout l'or qui se trouve dans cette église. « Des temples démolis et des 17 mines qui existaient aux alentours. » Ils ont volé tout ce qu'avait le peuple inca, je lui dit. « Et les espagnols nous dominent encore toujours, la compagnie de téléphonie mobile Movistar, par exemple ». C'est la compagnie de téléphonie la plus importante de Pérou.



Ensuite nous passons au couvent de Santo Domingo, construit sur le temple inca Qorikancha. Du temple ne restent que quelques murs. Elles montrent l'ingéniosité des constructeurs incas. Les murs sont inclinés de quelques degrés pour subir les tremblements de terre qui surviennent régulièrement dans cette région. Alors que les églises ont été détruites à plusieurs reprises, les murs incas persistent et ne bougent pas depuis des siècles.


Les pierres sont sculptées pour tenir exactement les unes sur les autres, sans ciment. La taille d'une pierre peut prendre plusieurs semaines.


Un peu plus loin le guide nous indique une ligne noire à environ 2 mètres du sol. Jusque là les murs de temples incas étaient couverts d'or. Tout cela a été arraché par les espagnols pour décorer leurs églises et pour aider la trésorie de la royauté espagnole, en manque d'argent à cause de ces guerres d'expansion en Europe.


En dehors du couvent on retrouve ce qui reste du jardin d'or. Ici les incas avaient fait des sculptures en or de leurs plantes de mais, de lamas et autres particularités de leur environnement, à taille réelle! Tout fut pillé et fondu en quelques mois après l'arrivée des conquistadores. Seul la plante typique des incas persiste dans ce jardin public.



Ensuite, visite des sites archéologiques importants sur la route vers la vallée sacrée. Q'Enqo n'a été redécouvert qu'en 1939. Il s'agit d'un rocher sculpté qui servait de site pour des cérémonies religieuses. Un tunnel en forme de S symbolise le serpent, symbole du sous-sol. Les incas attribuait la terre au puma. A l'entrée on devine sa silhouette dans un rocher sculpté. Le ciel était le domaine du condor.





Saqsaywaman est de loin le site le plus impressionnant. Des pierres sculptées forment des murs à trois niveaux. Certains devaient atteindre 14 mètres, mais les espagnols (encore ...) ont détruit 80% de l'édifice pour construire leurs églises à Cuzco (il y en a 23 dans le centre!). Certaines pierres pèsent entre 120 et 400 tonnes. D'ici on a aussi une belle vue sur la ville.











En bout de course encore deux autres sites d'importance relative, avant de rentrer à l'hôtel et de préparer notre sac pour une nouvelle nuit de bus vers ... Puno.





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