vendredi 29 février 2008

Rencontre avec Alejandro Fleming

Une conférence avec l’ambassadeur du Venezuela nous a donné l’occasion de connaître le point de vue du gouvernement sur quelques événements marquants de l’actualité vénézuélienne. En voici quelques extraits.

La réforme constitutionnelle n’a pas été acceptée au dernier referendum (décembre 2007). Quelles en sont les conséquences ?

En 1999, la 5ième république a été acceptée par référendum. Elle n’a jamais été acceptée par l’opposition de droite, qui traitait le président Chavez de fraudeur dans toutes les élections précédentes. Maintenant toutes leurs mensonges se sont révélés fausses: les résultats ont été acceptés et respectés par le gouvernement.

Dans le passé, « socialisme » était considéré comme mauvais. Aujourd’hui presque la moitié de la population a voté en sa faveur. La réforme institutionnelle est un grand projet pour passer plus facilement au socialisme. Mais il faut bien connaître son contenu.

-Nous voulons définir la propriété et la propriété sociale. Les gens pensaient : « j’ai acheté une veste, c’est une propriété, alors on va me la définir comme propriété collectif ». La propriété privé et social sont deux choses différentes.

-Nous nous attaquons aussi à l’inégalité sexuelle (en se compris la discrimination envers les homosexuels).

-Pour renforcer l’unité du pays nous allons réorganiser le territoire.

-La réforme institutionnel introduit aussi une vieille revendication ouvrière : la réduction du temps de travail.

-Interdiction des monopoles et de la grande propriété.

-La réélection du président, ce qui est devenu le point de mire de l’opposition.

-Suppression de l’autonomie de la banque centrale, signifie une concertation avec le gouvernement. Cette mesure est nécessaire pour éliminer la dépendance aux institutions internationales tels que la Banque Mondiale.

Suite à l’échec du référendum le mouvement bolivarien a décidé de réviser le projet. Nous avons trop peu expliqué son contenu à la population. Les médias privés ont semé la peur. Pourtant les gens ont massivement participé au référendum.

De l’autre côté, si des gens ne sont pas venu voter, cela veut dire qu’on n’a pas pris certains problèmes en main (notamment la sécurité à la frontière avec la Colombie). Chavez lui-même a demandé qu’on ramasse les déchets et sacs poubelle qui polluent la ville. Il est important de voir la voix du peuple, car c’est eux le gouvernement.

Conflit avec Exxon Mobil

Notre droit à la souveraineté a été vendu très vite après notre indépendance par les gouvernements successifs. Maintenant nous donnons une deuxième impulse à ce droit. Exxon peut exploiter nos matières premières tant qu’elle respecte nos lois. Les investissements étrangers sont les bienvenus, mais nous ne faisons pas de la prostitution de notre pays. Toutes les autres entreprises étrangères acceptent nos conditions, en dehors de 2 autres. Exxon n’accepte pas que plus que 50% des bénéfices de cette exploitation restent au Venezuela. Si elle accepte cette condition elle crée un précédent pour d’autres pays dans le monde. Exxon n’est pas une organisation humanitaire. Elle finance des lobbies dans le monde contre l’idée du réchauffement de la terre. Elle exploite la population mondiale et impose ses règles aux plus pauvres.

Nous ne négocions pas sur nos principes et nos droits. L’intervention des tribunaux étrangers pour bloquer les réserves de notre entreprise d’état est une stratégie politique. Pourtant nous avons décidé en commun accord de rompre la collaboration.

Quel est le rôle des syndicats dans les entreprises bolivariennes?

Les entreprises bolivariennes ont aussi un rôle social. C’est le contraire des entreprises classiques ou on se met d’accord sur la plus grande exploitation possible. Dans nos entreprises les syndicats participent aux débats et le gouvernement œuvre pour leur implication. Il y a liberté de choisir son syndicat. Nous demandons seulement que les syndicats défendent les travailleurs.

Sur les otages en Colombie

Chavez a toujours défendu des initiatives humanitaire non violent pour arriver au bien être de la population. Il espère que la Colombie cherche un chemin correct pour résoudre le problème.

Le Venezuela est-il un pays violent ?

La violence est un problème. C’est un produit de la pauvreté que notre population connaît depuis des siècles. La meilleure manière de s’y prendre c’est de combattre la pauvreté et l’exclusion. En même temps le Venezuela reste un pays chaleureux et paisible. Peu d’entre nous ont accès aux grands médias. Au lieu de parler de « l’opinion publique » je préfère parler de l’opinion publiée.

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